Fraîche. C'est le mot qui convient le mieux pour décrire la nouvelle pièce de Nicole Serge Rainer. A bas tous ces vieux clichés qui stigmatisent une vieillesse envieuse et aigrie par le souvenir d'une tendre jeunesse ! L'auteur nous montre l'envers du décor et échange les rôles.
Pauline est une jeune femme jeune et jolie. Elle surprend Jacques, son petit ami, dans le lit de la mère d'une de leurs copines ! Pauline ne comprend pas que Jacques puisse être attiré par une femme d'âge mûr alors qu'il peut avoir, à ses pieds, la jeune femme de son choix.
La pièce est une critique pertinente et réaliste d'une société gangrenée par le culte de la jeunesse et de la séduction. Jacques essaie de faire comprendre à Pauline le charme de ces femmes qui, à cet âge, n'ont plus rien à prouver et profitent librement de la vie, laissant ainsi une place prépondérante au plaisir.
La morale de l'histoire : une jeune femme ne doit pas penser que ses atouts naturels suffisent à plaire, la vieillesse l'attend, un jour ou l'autre, au tournant ! On pourrait penser que c'est l'une de ces pièces qui nous revisite les bons clichés et les vices de la société. Pas du tout : grâce à un texte formidablement bien écrit et le jeu d'acteur surprenant de Marion Amiaud et Yann Reuzeau, le spectateur ne s'ennuie à aucun moment et ressort même du théâtre la tête pleine d'interrogations. En plus d'une détente assurée, la pièce nous permet de remettre en question nos idées reçues : un vrai vent de fraîcheur !

« Le blé en verbe », se joue du mercredi au vendredi à 20h30, le samedi et dimanche à 17h, jusqu'au 30 octobre, au Théâtre de l'Aire Falguière, 55 rue de la procession (Place Falguière), 75 015 Paris Plein tarif : 15 €. Tarif réduit : 10 €. Tarif spécial étudiant : 7 € 50

Article édité le 4/10/2005
Renseignements et réservations : 01 56 58 02 32 Auteur : Juliette Loir

 

 

Nos plus belles années… La nouvelle pièce de Nicole Serge Rainer vilipende les idées reçues sur la toute puissance de la jeunesse face à la « vieillesse ».